Le Temps s’est plongé dans la participation de la Suisse à l'entreprise coloniale. Le journal montre comment la Suisse a pu, même sans colonies, profiter de celles des autres. Voici un peu de cette histoire écrite en cinq volets :
- 1/5 : Dans l’ombre de Pury, les esclaves de Pourtalès
Jacques-Louis Pourtalès, fondateur de la fondation de l’Hôpital de Pourtalès, a fait fortune en partie avec les revenus du commerce des denrées coloniales extraites de ses plantations où environ 160 esclaves, adultes et enfants, étaient exploités
- 2/5 : Pauline Buisson, les mystères de la « négresse d’Yverdon »
Le mercenaire David-Philippe de Treytorrens engagé dans l’entreprise coloniale a participé au commerce d’esclaves dont les revenus ont servi à construire la Villa d’Entremonts, à Yverdon-les-Bains. Il a apporté en Suisse des Noirs utilisés comme esclaves aux colonies pour le travail domestique. La famille de l’épouse de ce mercenaire avait une plantation à l’Île de Saint-Domingue où des esclaves étaient exploités. Les héritiers de Treytorrens ont en outre perçu des rentes venues des Antilles.
- 3/5 : Émile Yung, le « Village noir » et le déferlement des théories racialistes
Émile Yung était un biologiste, zoologiste et anthropologue reconnu. En 1924, il a été gratifié avec la désignation de son nom d’une rue à Genève. Il a été responsable de la Chaire de zoologie et d’anatomie de l’Université de Genève. Il a contribué au développement et à la diffusion d’assertions racistes discriminantes. En particulier, il a exposé au public 15 personnes (hommes, femmes et enfants) du « Village noir », un type de zoo humain sis au Plainpalais de Genève. Émile Yung a effectué une succession de considérations scientifiques selon lesquelles la capacité crânienne des Noirs était inférieure à celles des Blancs.
- 4/5 : Gustave Moynier, au service du CICR et... du Congo léopoldien
Gustave Moynier est un des fondateurs et premier président du CICR. Il a été nommé par Léopold II - le roi des Belges - Consul général à Genève du nouvel État congolais. Gustave Moynier soutenait l’idée en vogue à la fin du XIXe siècle selon laquelle la colonisation était une œuvre civilisatrice. Il a lancé la revue de propagande coloniale « L’Afrique explorée et civilisée ». En 1904, suite au scandale sur les abus commis contre les Congolais soumis aux travaux forcés pour récolter l’ivoire et le caoutchouc, Gustave Monier a démissionné « pour des raisons de santé » de son poste de Consul général du Congo. Il est néanmoins resté président du CICR jusqu’en 1910.
- 5/5 : Quand Saint-Maurice l’africaine organisait un bal nègre
Jusqu’en 2016, on fêtait le « bal nègre » les lundis de carnaval dans la petite ville valaisanne de Saint-Maurice. Le soir les jeunes se maquillaient la figure au cirage.
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